Suite à l’université d’été de l’économie de demain (voir le post précédent) je commence à accumuler quelques pistes pour avancer, mais je ne sais pas encore comment rendre tout cela actionnable. Je me demande aussi s’il y a une tendance de fond et si de nombreuses personnes dans mon entourage se pose les mêmes questions. En tout cas j’ai désormais envie de sonder le terrain pour voir s’il y a du répondant.

Un doc partagé ?

Avec Julien nous nous demandions comment commencer et je fais donc un premier essai très simpliste : pousser toutes mes récentes découvertes dans un framapad que je partage sur twitter et linkedIn (lien vers le pad). Le résultat est très chouette : le document est énormément partagé et surtout il est enrichi par pas moins de 22 contributeurs (plus des personnes qui me poussent des liens sur twitter et LinkedIn) !

Chose intéressante, sur le pad commence à naître également des discussions. Cela confirme notre première impression, le sujet intéresse beaucoup et nombreux sont ceux ayant envie de s’y engager. Je me retrouve en tout cas désormais avec une quantité assez phénoménale de contenu à aller explorer et de communautés à rencontrer.

La semaine suivante je partage avec enthousiasme cette expérience lors d’une journée de rencontre à AgileTribu. Et c’est là que je fais la connaissance de Sheila. Sheila est ravie, car ce sujet est son sujet principal d’intérêt en ce moment. Elle m’invite à continuer et me propose son aide, que j’accepte immédiatement en l’embarquant dans l’organisation d’un meetup sur ce sujet !

Extrait du pad

Le pad étant périssable, voici pour la postérité son contenu (très légèrement retravaillé) :

Face à une crise climatique, écologique et sociale qui se dessine et apparaît de plus en plus inéluctable, j’ai l’impression que nous sommes de plus en plus nombreux à nous poser la question de notre engagement pour lutter contre, ou tout au moins, pour ne plus y contribuer.

Cet engagement peut prendre de nombreuses formes :

  • L’action individuelle (limiter/arrêter sa consommation de viande, utiliser le train plutôt que l’avion, limiter ses déchets, etc…) voir çacommenceparmoi pour plus d’exemples
  • S’engager dans l’associatif, le militantisme ou lancer des actions sur son “temps libre”
  • Utiliser ses compétences et les mettre à profit d’un travail qui fait sens.

C’est ce dernier point que je souhaite aborder. L’objectif est de lister les différentes pistes et d’aider ceux qui souhaitent se lancer (dont moi !)

Mettre ses compétences au profit d’un travail qui a du sens

Identifier ce qui fait sens pour nous en solidifiant les motivations (pourquoi est-ce que je rentre dans cette démarche ?) afin de ne pas perdre le momentum face aux détracteurs ou aux difficultés :

  • transition écologique,
  • sauvegarde de la biodiversité,
  • aide à la précarité,
  • intégration des migrants,
  • consommation responsable,
  • Le développement de l’individu et du collectif

(… Trouver des exemples de manière de faire)

Travailler (salarié ou prestation) pour une entreprise engagée ou une entreprise en transition

  • Comment identifier ces entreprises ?
  • Via des labels ? (Bcorp , ESS/ESUS )
  • Voir l’initiative de earthy.fr : 262 entreprises écologiques
  • par sa propre recherche: par exemple, regarder autour de soi les produits et services que nous considérons “propres”, “inspirants”, “engagés”, etc; puis contacter les dirigeants directement et proposer tes services
  • La plupart des missions aujourd’hui arrivent par le réseau, comment faire évoluer ce réseau ?
  • Actualiser ton profil avec des informations liées avec ce qui fait sens pour toi
  • Faire des posts avec des # sur les mots en relation avec ce qui fait sens pour toi. Ceci fait que les moteurs te mettent en relation de plus en plus avec d’autres acteurs (personnes, organisations, etc) qui “vibrent” avec tes domaines d’intérêt
  • S’adresser à des cabinets de recrutement spécialisés (Orientation Durable, Partium)

Mettre à disposition du temps via le mécénat de compétences :

Dégager des moyens

  • Avoir une activité de “compétence” qui permette de dégager des moyens pour les projets important (exemple : Ecosia qui à travers son moteur de recherche dégage des moyens pour la reforestation)
  • Développer un modèle “subvention croisée” : la même activité est proposée à différentes populations, la population qui paie participe au financement de la population qui ne peut se payer ce service (exemple : Coop IT Easy, streewize/MobileSchool)
  • Investir financièrement (via lanef ou de l’action responsable avec LITA par exemple)

Créer une entreprise

  • Valoriser les externalités négatives, faire d’une contrainte une possibilité dans l’esprit jugaad (ex : Qarnot computing qui utilise la chaleur généré par ses datacenter comme chauffage, … ) Profiter d’aide de financement d’état ou européen pour lancer son ESS ou accompagner une ESS (ex : coopcity)
  • Développer un partenariat gagnant/gagnant avec des entreprises (ex: cresus qui aide les personnes surendettés et se fait financer par les banques, Simplon qui aide à la reconversion de personnel dans le numérique)
  • Rejoindre une CAE (par exemple : oxalis) afin de tester une activité avant de lancer son entreprise

Créer-inventer une nouvelle offre de formations

Qui éveillent et équipent les acteurs que nous accompagnons dans les organisations, bien au-delà des pratiques et des techniques courtermistes non-systémiques.

Créer des nouveaux Business Models

Créer de nouveaux métiers

Mettre nos compétences d’acteur du changement, de coaching pour aider les entreprises à passer à un business modèle plus vertueux (voir circulardesignguide)

Promouvoir la sobriété numérique.

Les services numériques ont un impact non-négligeable sur le climat, voir le grennIT. Le shift project a publié un rapport sur l’impact du numérique sur le climat

Augmenter la voie sociale / écologique au sein des entreprises non sociales

  • Côté dev : sensibiliser au green it, script pour éteindre automatiquement les écrans de monito la nuit
  • Côté collaborateurs : faire supprimer verres en plastique, couverts en plastique, patboards plutôt que post-its
  • Côté direction : pousser le remboursement vélo en plus du métro / voiture;

Améliorer la qualité de conscience des personnes

Inclure dans nos interventions (ateliers, etc) des pratiques de développement de l’individu et du collectif destinées à faciliter l’amélioration de la qualité de conscience à partir de laquelle il(s)-elle(s) agisse(ent) … Par exemple inclure dans mes ateliers ou formations, des moments “Qualité d’attention”. C’est des moments de méditation collective que j’accompagne pour aider les participants à expérimenter leur meilleure qualité de présence. Au fur et à mesure des heures ou des jours passés ensemble en pratiquant cela, je les accompagne à “s’équiper” de leur meilleure présence tout le temps pour qu’ainsi ils(elles) agissent à partir de cette qualité de conscience. Les résultats sont toujours d’un énorme impact sur la qualité de leur relationnel et donc de leurs échanges en collectif, et donc une meilleure capacité pour prendre du recul et s’armer de courage pour agir pliutôt que rester en spectateurs. S’équiper soi-même d’abord pour agir malgré tous les vents en contre et trouver des moyens concrets pour interagir au sein des organisations non conscientes : Theory U et Presencing

Inspirations

Communautés à rencontrer :

Les incubateurs de la Tech for Good :

Remarques

  • Avancer sur ce sujet c’est aussi se poser la question de ses besoins, accepter potentiellement de gagner moins pour vivre mieux.
  • Difficile de dégager des revenus qui paraitraient indécent au vu de la cause soutenue. Mieux vaut séparer les deux : je gagne un revenu d’une entreprise tierce, je finance / m’engage soirs et weekend dans une association ( remonté par R engagé depuis longtemps dans une association d’aide à la précarité)